• J'ai le souvenir d'une nuit,
    Une nuit de mon enfance
    Toute pareille à celle-ci,
    Une longue nuit de silence.

    Moi qui ne me souviens jamais
    Du passé qui m'importune,
    C'est drôle, j'ai gardé le secret
    De cette longue nuit sans lune.

    J'ai le souvenir d'une nuit,
    D'une nuit de mon enfance,
    Toute pareille à celle-ci,
    Une longue nuit de silence.

    Soudain, je me suis réveillée.
    Il y avait une présence.
    Soudain, je me suis réveillée
    Dans une demi somnolence.

    C'était au dehors. On parlait,
    A voix basse, comme un murmure,
    Comme un sanglot étouffé,
    Au dehors, j' en étais sûre.

    J' ai le souvenir d'une nuit,
    D'une nuit de mon enfance
    Toute pareille à celle-ci,
    Une longue nuit de silence.

    J'allais, à demi éveillée,
    Guidée par l'étrange murmure.
    J'allais, à demi éveillée,
    Suivant une allée obscure.

    Il y eut, je me le rappelle,
    Surgissant de l'allée obscure,
    Il y eut un bruissement d'ailes
    Là, tout contre ma figure.

    C'était au cœur de la nuit.
    C'était une forêt profonde.
    C'était là, comme cette nuit,
    Un bruit sourd venant d'outre-tombe.

    Qui es-tu pour me revenir ?
    Quel est donc le mal qui t'enchaîne ?
    Qui es-tu pour me revenir
    Et veux-tu que, vers toi, je vienne ?

    S' il le faut, j'irais encore
    Tant et tant de nuits profondes,
    Sans jamais revoir l'aurore,
    Sans jamais revoir le monde

    Pour qu'enfin tu puisses dormir,
    Pour qu'enfin ton cœur se repose,
    Que tu finisses de mourir
    Sous tes paupières déjà closes.

    J'ai le souvenir d'une nuit,
    Une nuit de mon enfance,
    Toute pareille à celle-ci
    Froide et lourde de silence...


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  • Chaque fois qu'on arrache une fleur
    Qu'on désigne un vainqueur
    Qu'on verrouille une issue
    Chaque fois qu'on bâtie une tour
    On fait reculer l'amour
    De quelques mètres de plus, de quelques mètres de plus
    Chaque fois qu'on fait une maison
    Comme elle a trente balcons
    Dans les caves en dessous
    Des enfants y apprennent l'odeur
    Des fusils mitrailleurs
    Et des bouches d'égouts, et des bouches d'égouts
    C'est pas grave
    Ce sont mes dernières larmes
    C'est pas grave
    C'est mon dernier appel avant de me taire
    C'est la dernière chanson que je voulais faire
    Plus ça va, plus je vis, plus j'ai peur
    Plus je regarde ailleurs
    Plus ça tremble partout
    J'ai peur du vide au détour du sentier
    J'ai peur d'avoir donné
    Le pouvoir à des fous, le pouvoir à des fous...
    Mais les fous sont des messieurs très bien
    Qui ont des gants en satin
    Et des griffes en dessous
    Et qui s'amusent à pousser les frontières
    Et qui prennent ma terre
    Pour un tas de cailloux, pour un tas de cailloux...
    C'est pas grave
    Ce sont mes dernières larmes
    C'est pas grave
    C'est mon dernier appel avant de me taire
    C'est la dernière chanson que je voulais faire
    C'est pas grave
    Ce sont mes dernières larmes
    C'est pas grave
    C'est mon dernier appel avant de me taire
    C'est ma dernière chanson avant la guerre, avant la guerre.


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  • J'ai planté ma cabane
    au carrefour des autoroutes de l'information
    moi qui ai toujours été un âne
    j'ai pensé que pour ma culture ce serait bon
    j'ai fait chauffer ma tisane
    écarté les orteils à l'intérieur de mes chaussons
    j'ai allumé un gros havane
    et commencé à épier le bruit de fond
    ça parlait de la couche de butane
    et du cours de l'ozone qui sent fort le goudron
    des surproductions de méthane
    et de la prochaine guerre en superproduction
    paraît que la moindre poule faisane
    pourrait se commander en ligne des bombes à neutron
    et même des fusées Ariane
    c'est fou ce que les gens ont de mauvaises intentions

    {Refrain:}
    alors j'ai détruit
    les murs de ma maison
    le toit antibruit
    l'abri en béton
    alors j'ai détruit
    pour garder la raison
    les portes en titane
    et puis j'ai construit
    un mur anticon

    ça parlait patrimoine
    préservation sécurité et prévention
    mettons nos viandes sous cellophane
    et prions pour faire reculer le prion
    ceux qu'auraient perdu la banane
    peuvent toujours s'envoyer en l'air en grattant des morpions
    piquer du nez devant le prime
    y a pas mieux pour s'anesthésier les émotions

    {au Refrain}

    je sais bien qu'on est tous plus ou moins
    l'abruti certifié de quelqu'un
    mais quand même quand les cons sont loin
    ça devient plus facile d'aimer son prochain
    alors j'ai détruit
    autour de ma maison
    le toit antibruit
    l'abri en béton
    alors j'ai détruit
    pour garder la raison
    les portes en titane
    le mur en téflon
    alors j'ai détruit
    autour de ma maison
    le mur antibruit
    l'abri en béton
    alors j'ai détruit
    pour garder la raison
    les portes en titane
    et puis j'ai construit
    un mur anticon
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  • Ce n'est pas le mal de vivre, non ça c'est réservé aux esthètes à la dérive, qui jugent la déprime démodée. Je n'ai pas la gourmandise qui consiste à tout détester, c'est pas pour moi le mal de vivre, c'est beaucoup trop raffiné.

    Ça ira mieux demain, du moins je l'espère, parce que c'est déjà ce que je me suis dit hier.

    La larme à l'oeil en automne parce qu'elles sont mortes les feuilles, alors qu'j'les connaissais à peine, elles étaient même pas d'ma famille. Ce n'est pas par désespoir, il faudrait vaille que vaille souffrir du matin au soir, c'est beaucoup trop de travail.

    Ça ira mieux demain, du moins je l'espère, parce que c'est déjà ce que je me suis dit hier.

    Ce n'est pas non plus du spleen pourtant c'est toujours à la mode, mais c'est de la déprime qui frime le spleen, c'est beaucoup trop snob. Et c'est pas de la mélancolie, c'est dommage ça m'aurait plu, mais les chanteurs ont déjà tout pris, y'en avait plus. Ce n'est qu'une triste compagne, une peste qui murmure, "N'oublie pas que tout s'éloigne et ne restent que les pleurs".


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